Les membres de son unité s’attelaient à dresser le périmètre de sécurité lorsque McEnzie arriva à la rue du studio de Dolovan. Plusieurs voitures étaient garées sur le trottoir, dont celle de sa chef et le camion du médecin-légiste. Il ne manquait plus que lui et il était sûr que Taylor n’allait pas pouvoir s’empêcher de le railler quant à l’heure où il venait d’arriver. Dès qu’il fut descendu, il prit ses affaires et entra dans le petit appartement, suivi d’Arya qui agissait telle une ombre. Le lustre éclairait l’intérieur d’une lumière sinistre et rougeâtre, inquiétante. La pièce était parfaitement rangée, aucune trace de lutte ou une simple goutte de sang au sol. Tout était propre et en ordre. A croire que ce n’était que là une mauvaise blague. Pourtant, ce n’était ni Halloween, ni le premier avril.
« Ah McEnzie, vous voilà !
Toujours vêtue de son tailleur gris, sa supérieure l’emmena sur le lieu du crime, qui était au fond de la pièce. Des agents s’affairaient déjà à relever des indices et à les prendre en photo. Au sol, le corps de l’agent Dolovan avec le médecin-légiste penché au-dessus. Le cadavre était propre, aucune tâche de sang ne venait le maculer. Les deux seules choses qui indiquaient que cette femme était bel et bien morte c’était la plaie nettoyée au niveau de la gorge et l’impact d’une balle au milieu de son front. McEnzie fronça les sourcils, intrigué, tandis qu’Arya tentait de s’avancer pour mieux observer.
– Le mari de l’agent Dolovan l’a trouvée comme ça alors qu’il rentrait des courses. Aucune trace d’effraction ou de lutte. Les seules traces de sang que nous avons relevées sont sur l’ampoule qui en est badigeonnée et sur le mur, à votre droite.
Il se tourna pour voir de quoi parler Wings. Sur le mur blanc crème était peint une série de chiffres avec du sang.
« 463 - 987 – 215 »
Plusieurs hypothèses lui vinrent à l’esprit quant à la signification de ces chiffres mais aucune ne pourrait être confirmée en ces lieux.
– Je vous laisse inspecter les lieux. Nous avons terminé, je vous laisse le terrain. Le légiste reviendra récupérer le corps dès que vous aurez fini.
Puis elle lança aux autres agents :
– Allez, tout le monde dehors ! Et faites en sorte que la presse ne débarque pas ici ! »
Une fois que tout le monde fut sorti, McEnzie entreprit de faire son petit tour du studio. Comme l’avait dit Wings, il n’y avait aucune trace d’effraction. La victime devait connaître son meurtrier, ou alors la porte était ouverte. Cependant, il n’y avait aucune goutte de sang et de lutte. Voilà qui était étrange. C’était comme si tout avait été nettoyé afin de ne laisser aucun indice. Juste des éléments insignifiants, comme l’ampoule recouverte du liquide vermeil. A quoi cela pouvait bien servir, à part installer une ambiance sinistre dans la salle ? Quant à ces chiffres, leur sens lui échappait. Ils en avaient un, encore fallait-il le trouver. Il quitta le salon et fit l’inspection des autres pièces mais ne trouva rien digne d’intérêt. Il ne lui manquait plus que la cuisine et il pourrait partir. En fouillant dans les tiroirs, il trouva des lettres et avec sa fille, ils entreprirent de les feuilleter.
« Hé regarde pa’, celle-là !
Arya lui tendit une feuille de papier où était écrit à l’encre noire «
Occides ». Ne comprenant pas ce que cela voulait dire, il la dévisagea et celle-ci poussa un soupir.
– C’est du latin enfin ! C’est le verbe
occidere mais au futur.
– Oui peut-être, mais ça veut dire ?
– Tu mourras.
Intrigué par cette déclaration, il observa la feuille et trouva ce qu’il cherchait : la date.
– C’est une menace de mort, Dolovan a reçu cette lettre la semaine dernière.
Il pointa du doigt l’emplacement où il venait de trouver l’information. Puis il se leva et gagna la sortie suivie d’Arya qui lui servait encore et toujours d’ombre. Dès qu’il fut dehors, il fit un signe au médecin-légiste lui indiquant qu’il pouvait récupérer le corps. McEnzie aurait préféré croire à une mauvaise blague de la part de Taylor mais ce n’était pas le cas. L’un des leurs était mort ; et le coupable devait être découvert. Comme cela ne servait plus à rien de rester ici, il monta dans sa voiture avec sa fille et quitta les lieux. Il ferait part de leur découverte à Wings lorsqu’ils seraient de retour au bureau.